• Lorsque le soir se fit enfin sentir, Koaku et moi étions rentré à l'Hôtel. Il était parti de son côtés et moi du miens.

    Maintenant je marche dans un sombre couloir depuis 15 minutes parce que je suis ... Perdue. Oui il n'y a vraiment que moi pour me perdre dans un hôtel ! Oh ! Je tourne la tête et plisse les yeux car j'aperçois une petite lumière. Elle provient d'une porte .. Non, de LA porte ! C'est la chambre de Seiji ! Je suis sauvé ! Je toque et la voix familière de mon ami me répond.

    J'ouvre sous les yeux stupéfaits de Seiji qui bafouille :

    - Ki ... Kilari ? Que .. Qu'est ce que tu fais là ?

    Je me force à sourire et je lui répond :

    - Bah .. Je me suis perdue ! Heureusement que je suis tombé sur ta chambre parce que ça aurait celle d'Hiroto, je me serais fait grondé parce que je suis sois disant "étourdie et "stupide" ou encore "effronté".

    Pas la peine de vous raconter la suite. Globalement, je suis en train de me défouler sur Seiji.

    - Hiroto, encore Hiroto et toujours Hiroto ! Il me fait tourné en bourrique ! Une fois il me prend dans ses bras, et puis l'autre il me gronde ! Ce n'est qu'un imbécile ! Pourtant il est gentil, agréable, protecteur, je l'adore c'est aussi un de mes meilleurs amis ! Lui et toi je vous admire beaucoup mais ce qu'il peut être pénible parfois, bon Dieu !

    Je l'insulte, mais je le complimente aussi. Je passe du statut de la plus heureuse à la plus malchanceuse en quelques secondes durant mon monologue. Enfin, je croyais que c'était un monologue au moment ou Seiji m’interromps :

    - Eh calme toi !

    Je m'en fiche. Je continue à lever les bras à parler de plus en plus forts en parlant de tout et de rien. Hiroto me fatigue ! Je l'aime tellement... Mais je ne pensais pas que l'amour était aussi éreintant !

    - Kilari !

    Je stop net mes paroles.

    Seiji m'as plaqué contre le mur et sa main et sur ma bouche. Quand à ses yeux, ils sont ancré en moi. Il me regarde encore quelques secondes et puis il enlève sa main en disant :

    - Je veut bien être un confident, mais je ne suis pas d'accord que tu insultes mon meilleur ami comme ça.

    Je m'excuse vivement, et je rentre dans ma chambre après qu'il m'est annonçais le chemin. 

    J'ai été stupide ! Seiji est un bon garçon, juste et intelligent. Il est fidèle envers ses amis ! Moi, non. J'ai honte de moi ...

    Je m'étale sur mon lit, lorsqu'un bruit de papier froissé se fait entendre. Je me lève et je remarque que sur mon lit, une lettre est posé ... Je l'ouvre lentement. 

    C'est un mot. Un mot ...

    d'Hiroto.


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  • "Demain avait-il dit .. Oui oui, demain ! Non je ne me suis certainement pas trompé, il est peut-être juste en retard c'est tout .. Oui ça doit être ça.. Oui oui ..C'est sûrement ça ."

    Ces doutes tournent dans dans la tête d'une jeune japonaise qui reste assise depuis maintenant 20 minutes face à la fenêtre d'un café parisien. Vous l'aurez compris, c'est moi.

    Koaku est en retard, et pour une fois, je suis la première ! J'espère qu'il aura une bonne raison de m'avoir laissé poiroter pendant 20 minutes toute seule ! Maintenant, je sais ce que ressens Hiroto chaque matin quand je suis en retard. Hiroto ... Après qu'il m'est enlacé hier, il est parti le sourire au lèvre et moi, le cœur en fête. Depuis que nous nous rapprochons ainsi, j'ai l'impression qu'il devient vraiment de plus en plus gentil avec moi. Peut-être serait-il amoureux de moi ...? Aurai-je une chance ? 

    Tout bien réfléchit, jamais. C'est que dans les films qu'on voit ça ! Et puis ... Hiroto ne pourrait jamais aimer une fille aussi "cruche", comme il le dit si souvent, que moi ... Pourtant, mon cœur ne peux pas s'empêcher d’espérer. Oh et puis zut ! Pourquoi une jeune fille de 14 ans n'aurait-elle pas le droit de croire à des histoires aussi merveilleuses que ça ? Bon, c'est décidé, je m'autorise à croire qu'Hiroto peux m'aimer ! 

    J'examine mes pensées, et je me rends enfin compte à quel points je suis vraiment stupide ... Mais je retire vite ce dernier mot lorsque un beau jeune homme brun aux yeux bleus entre dans les lieux, s'asseois face à moi et me chuchote :

    - Ok, 'scuse-moi. J'étais enfermé en salle de karaoké pour ma nouvelle chanson, vraiment, excuse-moi pour le retard ...

    Je souris. Il a une bonne raison ! Et même sans bonne raison, je l'aurai pardonné :

    - T'inquiète, il n'y a pas de soucis ! 

    Il souris à son tour. Koaku demande un jus d'orange, quand à moi, je demande une limonade. Nous les sirotons puis je me lance :

    - Bon, venons en au fait.

    Il ne semble pas comprendre, du tout. Je lui explique ce qui s'est passé, du placard à balais, jusqu'à la courses poursuite. Evidemment, je n'ai pas préciser les (merveilleux) détails qui suivirent entre moi et Hiroto. Tout en parlant, je tortille ma paille en mélangeant les glaçons de mon verre, sans regarder mon invité. Puis à la fin de mes explications, je lève la tête. 

    Koaku en a le souffle coupé. Il se lève d'un bond en faisant tomber sa chaise et hurle :

    - QUOI !? C'EST PAS VRAI !?

    Tout le café se retourne vers lui, et moi. Des chuchotements parviennent à nos oreilles : "Ce ne serait pas Koaku le chanteur ? Qui est à sa table ?" 

    Je lève les yeux au ciel. J'attrape la main de Koaku et nous courrons dans les rues de Paris à la recherche d'un lieu calme, sûr, et éloigné. Sa main est chaude et il court vite. Plus vite que je ne le pense puisqu'il me dépasse et bientôt c'est lui qui mène la course ...

    Nous arrivons sur un banc de la Seine, avec très peu de monde autour. Je m’assois, épuisé puis il reprends :

    - Ok alors je vais mettre les choses au clair : Je n'ai rien, mais alors vraiment RIEN à voir dans cette histoire, croix moi !

    Ses yeux bleus sont pur et ils disent la vérité. Quand au mien, il a du voir mon accord puisque il respire un grand coup et continu :

    - Ne t'inquiète pas, je vais les en empêcher. 

    Je souris et le remercie chaleureusement. Koaku est un garçons bien ! Il est beau, gentil, intelligent, amusant quoiqu'un peu timide c'est vrai, mais il est brave. Mais ... Pourquoi je pense ça moi !?

    - Tu sais, dit-il, sur le public, je paraît tellement "cool". Alors qu'en vérité ... Je ne suis pas comme ça du tout.

    Je ne comprends pas ce qu'il lui prends de me dire ça, mais je pense qu'il en a besoin. Je décide de l'écouter attentivement. Il reprends :

    - Tu ne me connais peut-être pas encore bien, mais tu as du remarquer que je ne suis pas le même sur scène, que sur terre.

    J'acquiesce :

    - Oui, c'est vrai. Sur scène tu es très calme, classe est cool. Les trois C ! Mais j'ai pu remarquer qu'en vrai, sur la terre comme tu dit, tu es plus timide que ça ! 

    Il rit :

    - C’est vrai, mais pas beaucoup non plus ! En fait ...

    Il s'arrête. Koaku ... Ce qu'il va dire, je sens que c'est douloureux. Je sens qu'il va avoir du mal. Je ... Je n'aime pas cette position. Je pose ma main sur son dos en signe d'encouragements. Il respire un bon coup et dit :

    - Tu sais, quand j'étais petit, j'étais fan de super-héros. Comme chaque gamin quoi ! Alors, quand on m'a proposé d'être chanteur j'ai accepté ... J'ai aussi décidé d'être un super-héros. J'ai décidé d'être quelqu'un ... Que je n'étais pas. La sympathie, l'humour, tout ça, je ne connaissais pas et j'ai fait semblant de l'être. Et je n'ai pas pu réussir à distinguer qui j'étais réellement. J'étais comme tout les autres chanteur. Avec aucune différence. Je mélangeais le Koaku de la scène et le Koaku de la terre. 

    Je ne dis rien, mais son dos tremble.

    - Et aujourd'hui ... C'est toujours pareil. Quand on m'a annoncé que j'allais être en duel contre toi, j'étais très retourné parce que je ne savais pas du tout qui tu étais ! Rit-il. Mais; en fait, toi tu es la même sur scène et sur terre. Tu as décidé d'être toi, la vrai Kilari. Et ça, je l'admire.

    Je me sens rougir soudainement et bégayer :

    - Me.. Merci ..

    Il sourit :

    - Depuis longtemps, je voudrais devenir moi même. Hier, j'ai vu qu'Hiroto n'hésitait pas à afficher à quel point il t'appréciais, j'ai vu à quel point tu t’es affirmé devant moi, j'ai vus ... Comment les gens sont réellement. 

    Koaku... Il est sur le bord...

    - Mais le problème tu vois Kilari ... C'est que je n'arrive pas à être moi, et que je ne sais pas qui je suis. Et ça, c'est pire qu'être superficiel. C'est être en quête d'identité ! 

    Il souffle encore avant de lancé cette phrase qui me fait partager sa douleur :

    - Depuis ma naissance, je suis différents, parce que je n'ai pas d'identité.

    Il tourne des yeux embués vers mon visage pâle et triste en murmurant :

    - Désolé de te raconter tout ça alors qu'on se connaît à peine. Mais je sens que c'était à toi que je devais en parler. Merci de m'avoir écouté.

    Koaku se lève, les mains dans les poches et reste insensible devant la beauté des reflets de la Seine. Sa dernière phrase est un message. Il en faut beaucoup, mais j'ai compris. J'ai compris que par "je n'ai pas d'identité", Koaku venait de me révéler qu'il avait été adopté.

    Il est grand et robuste, de l'extérieur. Mais je suis certaine, qu'il est aussi de l'intérieur.

    Je me lève et je pose ma main sur son épaule, ce qui le fait sursauter.

    Je dit calmement :

    - Tout le monde à une identité.

    Je me penche vers son oreille, jusqu'à ce que mes lèvres l’effleure et je lui murmure aussi doucement que le vent :

    - Et c'est de l'identité, qu'est née la différence.


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  •  Hiroto ne me lâche pas des yeux et mon cœur bat à cent à l'heure. Il n'y a que lui pour me mettre aussi mal à l'aise, apparemment... Pile le moment où il ne fallait pas qu'il vienne... En plus, il croit encore que Koaku est coupable. Inutile de compter sur celui-ci qui ne fera qu'empirer la situation par rapport à Hiroto, et cette fois Seiji n'est même pas là pour me défendre... Alors je le regarde arriver en silence, les dents serrées. Il s'arrête à quelque pas et m'arrache presque au bras de Koaku, sur qui il pointe un doigt accusateur.

    - Toi, tu ne la touches pas, c'est clair ?! s'écrit-il.

    Il n'attend pas de réponse et m'entraine vers la sortie, mais je m'arrête.

    - Hiroto ! Mais qu'est ce que...

    - Qu'est ce qu'il t'as fait ? me coupe-t-il.

    J'ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son ne sort. La vérité, c'est que je ne trouve pas les mots face à lui, même lorsqu'il s'agit de répondre " rien "...

    - Alors, Kilari ? me presse-t-il. Dis-moi... Qu'est ce qu'a fait Koaku ? 

     Je lance à ce dernier un regard furtif qui n'échappe pas à Hiroto, puis je secoue vigoureusement la tête.

    - Kilari...

     Cette fois, ma réponse fuse, simple et efficace : 

    - Rien, Hiroto. Koaku ne m'a rien fait et il n'est pas impliqué dans cette histoire.

     Il serre les dents et lance d'un ton mauvais :

    - Si il te reprend la main de comme ça, avec un regard pareil, je lui casse la figure. 

     J'en reste bouche bée. J'aurais du me fâcher, lui répéter qu'il n'y était pour rien... Mais je ne peux m'empêcher d'être heureuse de savoir que je compte autant pour lui. Je détourne la tête pour cacher mon sourire. Koaku faillit dire quelque chose mais comprend que ce n'est pas vraiment le moment. Le mot " Demain " se forme sur ses lèvres quand Hiroto porte son attention ailleurs pendant une seconde. Il attend que je hoche discrètement la tête, sourit à son tour et se dirige vers la sortie. 

    - Qu'est ce qu'il peut m'énerver celui-là ! souffle-t-il.

     Je lève la tête vers lui, surprise. Son visage se décompose et il serre les poings. Il ne répond pas à ma question muette, mais il m'en pose une autre à la place, bien plus personnelle :

    - Que s'est il passé entre vous...?

    Il hésite avant de préciser :

    - J'ai l'impression d'être arrivé à un moment particulièrement... euh...

     J'éclate de rire, ce qui le fait sursauter. Il ne sait pas comment réagir : un instant, je vois passer dans son regard une lueur d'espoir. L'instant d'après, il grimace.

    - Kilari ? Euh... ça veut dire quoi ça...?

     Je lève bien haut la tête vers lui et le regarde dans le yeux (ce qui nous met aussi mal à l'aise l'un que l'autre...) puis je lui offre un sourire rayonnant en guise de réponse, ce qu'il a du mal à interpréter.

    - Ça veut dire qu'il ne s'est rien passé, Hiroto ! je dis d'une voix toute joyeuse, ce qui à l'air de réellement le soulager...

    Chapitre 37

    Je n'oublierai jamais la tendresse dans son regard lorsque j'ajoute :

    - Merci d'être toujours là pour moi, Hiroto...

    Et je n'oublierai pas non plus la chaleur de ses bras à cet instant.

     


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  •  Je m'assied sur le canapé de l'agence en attendant que les SHIPS arrivent. Pour une fois que j'y suis avant eux... Mais c'est surement parce que je me suis réveillée plus tôt que d'habitude, ce matin. J'avais l'esprit embrouillé parce-que je savais que, d'une part, j'allais revoir Hiroto et, d'autre part, j'allais... devoir poser quelques questions à un certain Koaku.

    - Kilari, tout va bien ?

     Je me retourne avec l'impression d'émerger d'un rêve.

    - Mr. Muranishi ? Mais qu'est ce que vous faites ici ?

     Je vois presque flou tellement je suis fatiguée, mais je distingue clairement sa mine étonnée. Il cligne des yeux plusieurs fois et s'assied sur le canapé sans me quitter des yeux.

    - Explique-moi, dit-t-il simplement.

     " Explique-moi "... J'ai l'air si pitoyable que ça ? Je soupire et, un instant, j'envisage la possibilité de tout lui raconter.

     Pour commencer, je me suis rendue compte seulement hier que Koaku, que je considérais déjà comme un ami, ne cherchait qu'à me nuire depuis le début...

    - Mais rien du tout, monsieur. La fatigue, j'imagine. 

    Il reste perplexe.

    - Tu en es sûre ?

      Non. Parce que ensuite, je me suis enfuie en courant. J'étais épuisée, vous ne vous rendez pas compte ! Ils étaient deux et me poursuivaient sans se décider à me lâcher ! Je ne sais même pas pour quelle raison ils trouvaient cela si important...

    - Mais oui !

    Je souris pour me donner un minimum de crédibilité, ce qui semble faire son effet.

     Après tout, vous savez, je ne compte absolument pas aller le voir seule pour lui demander des explications...

     

    ***

     - Koaku ?

    Je n'en reviens pas de l'avoir trouvé. Peut être m'avait-t-il dit qu'il allait souvent dans ce café ? Non. Je l'avais remarqué moi-même.

    - Euh... oui...?

    Il est assis à une table près d'une fenêtre mais il ne m'a pas vue arrivée. Tant mieux. Il est en train de regarder dans toutes les directions pour voir la personne qui vient de l'interpeller.

     Je sais que c'est une mauvaise idée, je sais que c'est stupide, je sais qu'il aurait fallut faire demi-tour, je sais que Hiroto va encore me crier dessus, pourtant... Je m'avance vers lui et découvre mon visage.

    - Ah, Kilari, c'est toi ! Ça fait longtemps, dit-t-il. Comment vas-tu ?

    Il a l'air si naturel, il ne doit pas savoir que je suis au courant... J'avoue être étonnée, mais je le suis encore plus lorsque j'entend ma propre voix lui répondre, bien distinctement :

    - Venons-en au fait.

     Je fait une très légère pause, histoire de capter toute son attention. Je reprend mon souffle et je demande sans le quitter des yeux :

    - Pourquoi as-tu fais ça, Koaku ?

    Il y a une seconde de flottement, puis ce dernier se lève et me fait face. Ses yeux son emplis d'une profonde inquiétude et ses mains tremblent presque imperceptiblement, comme sa voix qui murmure :

    - De... de quoi, Kilari ? Qu'est ce que... qu'est ce que j'ai fais ?

     J'avais tout prévu, sauf ça. Je n'y comprend plus rien...

    - Mais je... j'ai... j'ai entendu une conversation, dans la salle de karaoké... deux hommes... ils parlaient de notre duel et semblaient prêts à tout pour te faire gagner...

     Son regard pénètre mon âme. Il est innocent, je le lis dans cet océan d'un bleu infini qui me sonde.

    - Et tu pensais que j'y étais pour quelque chose ? souffle-t-il, dépité.

     Je prend conscience de ce qu'il peut ressentir et je me sens coupable.

    - Je n'en sais rien, Koaku, j'ai... j'ai douté de toi, c'est vrai... mais je ne veux plus que ça arrive, je...

    Il me prend la main d'un geste rassurant, ses yeux toujours dans les miens.

    - Promis, dit-t-il pour nous deux.

     C'est à cet instant que je vois Hiroto qui s'avance vers nous d'un pas rageur.


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